Conflit israélo-palestinien : Le dialogue interreligieux entend créer les conditions de la paix
2 avril 2009
La montée des extrémismes en Palestine comme en Israël tend à faire du conflit israélo-palestinien une guerre des religions
Les représentants des communautés religieuses à Jérusalem luttent pour que les religions soit une partie de la solution plutôt qu’une partie du problème.
« Nous n’avons pas besoin d’un processus de paix, mais de la mise en oeuvre de la justice ! La justice est le prérequis à la paix. » Petit homme énergique et porté par de fortes convictions, l’évêque luthérien Munib Younan représente son Eglise au sein du Conseil pour les Institutions religieuses en Terre Sainte, qui réunit les principaux leaders religieux de Jérusalem.
nSon discours est clair et il n’hésite pas à parler politique : « Les solutions pour mettre un terme au conflit existent et les politiciens le savent ! », clame l’évêque, « Voici ce que j’ai à leur dire : ‘Partagez Jérusalem, créez deux Etats, permettez le retour des réfugiés, cessez la construction des colonies et partagez les ressources’. Ce qui manque, ce n’est pas une solution, mais un leader charismatique pour la mettre en oeuvre ! » Connaissance et compréhension mutuelles nPuisque les volontés politiques et la confiance manquent, les Eglises tentent de créer les conditions de la paix par la formation des jeunes, l’aide sociale et des prises de position communes. « Le Conseil interreligieux a décidé de contacter les deux ministres de l’instruction pour introduire dans les programmes scolaires un enseignement de la religion et de la culture des voisins », annonce l’évêque Younan.
nAujourd’hui, l’enseignement est cloisonné : judaïsme pour les Israéliens et islam pour les Palestiniens. Ces derniers n’étudient pas la Seconde Guerre mondiale ni la Shoah et les Israéliens n’ont pas d’enseignement sur l’histoire du peuple palestinien. Une méconnaissance qui peut engendrer de fausses représentations. « Il ne s’agit pas de comparer les souffrances, souligne Munib Younan, mais reconnaître la souffrance de l’autre est essentiel pour avancer vers la paix ».
nIntervenir auprès des gouvernements est une entreprise difficile à en croire le rabbin David Rosen, responsable du dialogue interreligieux. « En Israël, les élus ne sont pas redevables à leurs électeurs mais à leurs partis, les initiatives de la société civile ont donc peu d’impact sur la politique. »
nCe qui n’empêche pas le rabbin de penser que les leaders religieux doivent s’engager pour la paix. « C’est un argument fallacieux de dire que, le conflit n’étant pas religieux, les religions ne doivent pas s’y impliquer. » Les Ecritures étant souvent manipulées et utilisées à des fins politiques, les religions doivent faire entendre leur voix. «
nLe droit à l’auto-défense est largement revendiqué aujourd’hui en Israël, et il est vrai que c’est un droit qui peut être déduit de la tradition juive. Mais mettre l’accent sur l’autodéfense ne doit pas justifier des comportements déshumanisants qui vont à l’encontre des valeurs fondamentales de nos traditions religieuses des deux côtés d’ailleurs. » Soumis aux politiques nLe rabbin Rosen ne croit pas à l’émergence d’une voix prophétique du côté des chefs religieux juifs et musulmans, trop soumis aux autorités politiques. Les chrétiens, en revanche, par leur statut de minorité, sont moins liés au pouvoir et ont donc une plus grande liberté d’action. « Si, en tant que représentant d’une Eglise, j’accepte l’occupation et donc l’injustice, mon peuple ne pourra pas croire en Dieu », constate l’évêque Younan.
n« En même temps, je dois appeler à l’unité du peuple palestinien et à la fin de la violence en son sein ». Car l’occupation ne profite à personne : « Toutes les situations militaires sont brutales, pour ceux qui la subissent comme pour
ceux qui l’administrent. C’est donc une nécessité morale pour la société israélienne de sortir de Cisjordanie, d’une manière ou d’une autre », conclut le rabbin Rosen.
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nSon discours est clair et il n’hésite pas à parler politique : « Les solutions pour mettre un terme au conflit existent et les politiciens le savent ! », clame l’évêque, « Voici ce que j’ai à leur dire : ‘Partagez Jérusalem, créez deux Etats, permettez le retour des réfugiés, cessez la construction des colonies et partagez les ressources’. Ce qui manque, ce n’est pas une solution, mais un leader charismatique pour la mettre en oeuvre ! » Connaissance et compréhension mutuelles nPuisque les volontés politiques et la confiance manquent, les Eglises tentent de créer les conditions de la paix par la formation des jeunes, l’aide sociale et des prises de position communes. « Le Conseil interreligieux a décidé de contacter les deux ministres de l’instruction pour introduire dans les programmes scolaires un enseignement de la religion et de la culture des voisins », annonce l’évêque Younan.
nAujourd’hui, l’enseignement est cloisonné : judaïsme pour les Israéliens et islam pour les Palestiniens. Ces derniers n’étudient pas la Seconde Guerre mondiale ni la Shoah et les Israéliens n’ont pas d’enseignement sur l’histoire du peuple palestinien. Une méconnaissance qui peut engendrer de fausses représentations. « Il ne s’agit pas de comparer les souffrances, souligne Munib Younan, mais reconnaître la souffrance de l’autre est essentiel pour avancer vers la paix ».
nIntervenir auprès des gouvernements est une entreprise difficile à en croire le rabbin David Rosen, responsable du dialogue interreligieux. « En Israël, les élus ne sont pas redevables à leurs électeurs mais à leurs partis, les initiatives de la société civile ont donc peu d’impact sur la politique. »
nCe qui n’empêche pas le rabbin de penser que les leaders religieux doivent s’engager pour la paix. « C’est un argument fallacieux de dire que, le conflit n’étant pas religieux, les religions ne doivent pas s’y impliquer. » Les Ecritures étant souvent manipulées et utilisées à des fins politiques, les religions doivent faire entendre leur voix. «
nLe droit à l’auto-défense est largement revendiqué aujourd’hui en Israël, et il est vrai que c’est un droit qui peut être déduit de la tradition juive. Mais mettre l’accent sur l’autodéfense ne doit pas justifier des comportements déshumanisants qui vont à l’encontre des valeurs fondamentales de nos traditions religieuses des deux côtés d’ailleurs. » Soumis aux politiques nLe rabbin Rosen ne croit pas à l’émergence d’une voix prophétique du côté des chefs religieux juifs et musulmans, trop soumis aux autorités politiques. Les chrétiens, en revanche, par leur statut de minorité, sont moins liés au pouvoir et ont donc une plus grande liberté d’action. « Si, en tant que représentant d’une Eglise, j’accepte l’occupation et donc l’injustice, mon peuple ne pourra pas croire en Dieu », constate l’évêque Younan.
n« En même temps, je dois appeler à l’unité du peuple palestinien et à la fin de la violence en son sein ». Car l’occupation ne profite à personne : « Toutes les situations militaires sont brutales, pour ceux qui la subissent comme pour
ceux qui l’administrent. C’est donc une nécessité morale pour la société israélienne de sortir de Cisjordanie, d’une manière ou d’une autre », conclut le rabbin Rosen.
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