FAUT-IL OUVRIRLES PORTESDES CIMETIÈRESAUX ENFANTS?

Traverser un deuil n’est jamais plaisant. Il semble donc naturel de vouloir épargner les plus jeunes. Mais le silence ou les métaphores protègent-ils vraimentles enfants? Les spécialistes préconisent de les associer à la peine de la famille autant que possible. Et de se mettre à leur écoute. Parler de la mort aux enfants est un geste d’amour et devérité. Ainsi, l’expérience du deuil peut devenir aussi un chemin de lien et de confiance.
Ressources supplémentaires

LA MORT ET LES ENFANTS

La mort fait peur. C’est ce que nous ne pouvons ni contrôler ni comprendre entièrement. Montaigne la décrivait comme une ombre qui nous suit partout. L’ignorer ne la fait pas disparaître. Au contraire, le silencerenforce souvent l’angoisse et la rend plus inquiétante. 


Dans le dossier de ce mois-ci, la rédaction explore précisément cette question, à travers des ouvrages jeunesse, des rencontres avec des spécialistes et des témoignages. D’ailleurs, les spécialistes recommandent de parler de la mort aux enfants avant même que ceux-ci y soient confrontés. Utiliser des mots simples et adaptés à leur âge permet de les préparer. Répondre honnêtement à leurs questions, sans les esquiver, aide à apaise rleurs peurs. Accueillir leurs émotions, mais également montrer que les adultes ont eux aussi des doutes et ressentent de la tristesse, contribue à dédramatiser la situation.


Les rites ont leur importance. Ils donnent un cadre et une place à l’enfant. Visiter un proche malade, assister à un enterrement, inventer un geste symbolique…Ces moments permettent d’atténuer l’angoisse pour faciliter la compréhension. Ils créent des repères et un lien avec l’histoire familiale. Parler de la mort, c’est aussiparler de la vie. De sa fragilité, mais aussi de sa beauté. Préparer un petit à cette réalité, c’est lui apprendre que la peur ne disparaît pas, mais que l’on peut vivre avec. Et que l’on peut, parfois, la regarder en face.