Selon un expert chrétien, un Japon sans centrales nucléaires est possible

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Selon un expert chrétien, un Japon sans centrales nucléaires est possible

27 juillet 2011
Tokyo, 27 juillet (ENInews/Hisashi Yukimoto) -
Le Japon peut et doit se passer de centrales nucléaires. Izumi Ushiyama, un spécialiste japonais en éoliennes et autres énergies renouvelables, défend cette thèse.

« Avec les énergies renouvelables, c’est techniquement possible, leurs potentiels économiques sont importants. Tout dépend des choix politiques au niveau national », a dit M. Ushiyama, président d’Ashikaga Institute of Technology, dans la préfecture de Tochigi, au nord de Tokyo.

Il s’exprimait au cours d’une conférence donnée le 18 juillet à l’Université catholique Seisen, à Tokyo, environ quatre mois après l’accident nucléaire à la centrale de Fukushima Daiichi, qui a suivi le séisme et le tsunami du 11 mars dernier. La conférence avait pour titre : « Une société sans centrales nucléaires est-elle possible ? »

Quitter le nucléaire

« Il faut passer d’une civilisation qui se livre à une chasse aux énergies, avec des carburants fossiles arrachés à la terre pour polluer l’environnement, à une civilisation qui cultive l’énergie, avec des énergies renouvelables en vue d’une société durable », a souligné M. Ushiyama, ancien président de la Société japonaise de l’énergie solaire et de l’Association japonaise de l’énergie éolienne.

« Nous vivons une période de transition. Désormais, il faut réduire le nombre de centrales nucléaires en construisant peu à peu les infrastructures nécessaires pour passer des centrales nucléaires à la production et à la consommation d’énergie au niveau local, pour une civilisation de culture de l’énergie. »

« Le Japon peur vivre sans le nucléaire »

À son avis, « la capacité du Japon en électricité est suffisante sans les centrales nucléaires. Les promoteurs des centrales mentent lorsqu’ils disent qu’elles ne produisent pas de dioxyde de carbone et qu’elles ne coûtent pas cher. Elles en produisent et elles sont chères. »

Le Premier ministre japonais, Naoto Kan, a déclaré que la société japonaise devait aller vers une réduction de l’utilisation de l’énergie nucléaire. Il a dit récemment à des journalistes : « Il faut que nous réduisions de manière planifiée et progressive notre dépendance vis-à-vis de l’énergie nucléaire et cherchions à réaliser à l’avenir une société susceptible de fonctionner sans centrales nucléaires. »

Politique volontariste

M. Ushiyama pense que la population doit appuyer un projet de loi gouvernemental obligeant les services publics à acheter de l’électricité produite de manière renouvelable à un tarif et pendant une durée fixés par le gouvernement.

Il estime que les énergies renouvelables sont à même de satisfaire les besoins en électricité du Japon. « Tous les besoins japonais en électricité peuvent être satisfaits grâce à 130 000 éoliennes », dit-il. Actuellement, le Japon dépend de l’énergie nucléaire pour environ 23% de ses besoins en électricité, 0,3% provenant des énergies renouvelables.

Le mouvement écologique chrétien au Japon remonte à Shozo Tanaka, responsable politique né en 1841 et décédé en 1913. Il s’est opposé à la pollution par les mines de cuivre. Il a rédigé sa confession de foi en Christ dans son journal intime, bien que n’ayant jamais été baptisé.

Le combat antinucléaire de certains groupes chrétiens et de certaines Églises au Japon date des années 1960. Izumi Ushiyama est membre à Tokyo de la paroisse du Christ ressuscité, une Église protestante, dont le siège se trouve, à Nagano, sa région d’origine, dans le centre du Japon. (627 mots ENI-11-0089-RR)