Selon ACT Alliance, des gouvernements étouffent la voix des militants

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Selon ACT Alliance, des gouvernements étouffent la voix des militants

25 juillet 2011
– ACT Alliance signale « un recul des espaces politiques » dans un rapport publié début juillet à Genève. Elle signale une augmentation de graves restrictions touchant à la liberté des organisations de défense des droits humains et une hausse de menaces faites d’intimidation, de persécutions et même d’assassinats du personnel et de militants.

Ce rapport, intitulé « le recul des espaces politiques » énumère des cas extrêmes de répression dans des pays allant du Brésil, de l’Inde, de l’Indonésie, du Pérou et du Malawi à la Colombie, au Guatemala, au Honduras, au Paraguay et au Zimbabwe, a indiqué dans un communiqué ACT Alliance, une association regroupant 111 Églises et organisations religieuses travaillant pour l’aide humanitaire et le développement dans 140 pays.

Lutte sociale considérée comme un acte délictueux

Il y a de plus en plus de pays dans lesquels la lutte sociale est considérée comme un acte délictueux. Pour Suvi Virkkunen, responsable à ACT international, « il s’agit de personnes qui, sur place, travaillent en faveur des droits humains, et de leur survie. Il faut que les gouvernements cessent de considérer la société civile comme une menace. »


Selon ce rapport, des gouvernements répressifs mettent de plus en plus d’obstacles, voire empêchent carrément le travail des organisations en instituant des restrictions, en recourant à la persécution ou au harcèlement. Même lorsqu’il s’agit de gouvernements démocratiques, comme en Inde ou au Brésil, les organisations ont de plus en plus de peine à exercer leur mission. Les discussions portant sur des questions susceptibles de gêner certains gouvernements se voient souvent stigmatisées.

John Nduna , secrétaire général d’ACT Alliance, a expliqué que son organisation vise au changement en utilisant deux canaux : le système des droits de l’homme à l’ONU qui dispose d’un nouveau rapporteur spécial dans le domaine qui touche ACT Alliance, et des demandes qu'elle adresse directement aux gouvernements donateurs pour vérifier qu'ils laissent la marge de manoeuvre nécessaires aux organisations humanitaires et sociales pour qu'elles puissent faire leur travail.

Hypocrisie des gouvernements

« Ce qui est hypocrite, déclare John Nduna, c’est que certains gouvernements donateurs parlent de l’importance de la société civile et des droits humains, du développement et de la propriété, et qu’en même temps ils peuvent voir que les personnes qui cherchent à agir n’en ont tout simplement pas la possibilité. Comment lutter contre cette tendance ? ».

ACT a récemment fait entendre ce point de vue lors d’une rencontre, au Cambodge, où l’on définissait les règles des libertés politiques et sociales minimum dont les organisations civiles ont besoin pour fonctionner. Ces dialogues préparaient une rencontre de haut niveau en Corée du Sud en novembre au cours de laquelle on demandera aux gouvernements, à l’ONU et à la société civile leur accord sur ces principes. (471 mots-ENI-11-0087-RR)