Les réductions de postes de pasteurs continuent

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Les réductions de postes de pasteurs continuent

20 avril 2009
Les Églises réformées de Suisse doivent réduire leur nombre de postes pastoraux
Cette situation est due à la baisse des fidèles et des rentrées financières.L'Église réformée du canton de Zurich va supprimer de 15 à 20 postes de pasteurs dans les trois prochaines années. Cela va toucher entre 5 et 6 % des quelques 360 paroisses du canton.
Aucun licenciement n'est prévu, selon le président du Conseil synodal zurichois, le pasteur Ruedi Reich. Lors des prochains départs à la retraite, certains postes ne seront pas repourvus. De plus, il est envisagé de pouvoir réduire les taux d'occupation de certains collègues.
L'Église zurichoise doit bien se rendre à l'évidence: la baisse constante de ses membres et des rentrées financières ne lui permettent pas de continuer d'assumer le même nombre de chaires pastorales. Ruedi Reich rappelle qu'une telle adaptation des structures à la taille réelle de l'Église et de ses membres n'est pas une nouveauté.
Les Églises réformées et catholiques de Zurich avaient dû revoir leur ordonnance ecclésiastique en 2003. L'Église réformée avait entrepris un vaste chantier, Réforme 06, pour envisager une sérieuse restructuration et faire face à une réduction annoncée de 10 à 15 millions des contributions de l'Etat.Des situations similaires dans les autres cantonsToutes les Églises cantonales vivent pratiquement ce genre de difficultés. Devant la réduction du nombre de fidèles et la baisse des rentrées financières, elles se voient contraintes de réduire la voilure pour continuer à assumer leurs missions.
L'Église réformée évangélique du canton de Neuchâtel (EREN) avait dû se résoudre à supprimer un poste sur quatre entre 2005 et 2007, passant de 100 à 75 postes de ministres. Elle avait évité les licenciements par le jeu des départs volontaires (avec garantie de retour possible) et des retraites anticipées.
Avant elles, en 2004, l'Église protestante de Genève (EPG) avait dû supprimer 11 postes de pasteurs et diacres pour équilibrer ses finances. L'EPG n'avait pu éviter quelques licenciements, un rééquilibrage par des départs à la retraite et des démisisons volontaires ne suffisant pas.
Confrontées à des coupes budgétaires en 2005, l'Église évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) avait pour sa part dû supprimer 18 postes.Des difficultés similaires malgré les disparités cantonalesLes causes de ces difficultés financières sont globalement les mêmes de canton en canton. Partout en Suisse, la population se déclarant protestante et se rattachant aux Églises réformées historiques ne cesse de fondre depuis les années 1950. Genève ne compte par exemple aujourd'hui plus que 17% de protestants.
De plus, la population réformée semble se désinvestir des enjeux financiers de l'Église. A Neuchâtel par exemple, parmi les contribuables qui se déclarent protestants, seuls 30% d'entre eux participent à la vie financière de l'Église, selon une étude publiée en 2006.
Neuchâtel et Genève connaissent toutefois une situation différente de Zurich et Vaud, puisque la contribution ecclésiastique y est volontaire dans ces deux cantons.