Les Eglises vaudoises appellent à un jeûne de solidarité
11 janvier 2005
Les autorités catholiques et réformées du canton de Vaud invitent la population à un acte concret de soutien et d’espoir envers les requérants d’asile déboutés
Dans le douloureux dossier des requérants d’asile déboutés par le canton de Vaud, dits « des 523 », l’heure du dénouement approche. Alors que le Conseil d’Etat s’apprête à confirmer ou à infirmer sa détermination de procéder à des renvois, les Eglises catholique et réformée invitent la population à un Jeûne de solidarité. Depuis ce jeudi soir et jusqu’à dimanche, chaque « chrétien ou personne de bonne volonté » est appelé à cet « acte concret de soutien, à ce signe de solidarité et de justice », selon les termes de Rémy Berchier, vicaire général du diocèse de Lausanne.
Pour les Eglises, il s’agit d’ouvrir une autre voie que celle des rapports de force, en définitive toujours préjudiciable aux plus faibles. « Au delà des décisions politiques et des méandres administratifs, nous voulons résolument placer l’être humain au coeur des préoccupations de tous », souligne leur déclaration commune. Souffrir avec autruiEn acceptant la privation alimentaire, les jeûneurs partageront ainsi un peu de la précarité quotidienne des personnes menacées de renvoi. « Le Jeûne touche le corps, donc l’existence même, il fragilise celui ou celle qui le vit », rappelle encore Rémy Berchier. Jeudi, à 19h30, simultanément dans les 4 Maisons des migrations ouvertes par les Eglises, ainsi que dans les locaux de la paroisse protestante de Gland, une célébration oecuménique marquera le début de cette action, qui s’achèvera par un grand rendez-vous dans la Cathédrale de Lausanne, dimanche sous le coup de 17 heures. Vendredi et samedi, les différentes paroisses catholiques et protestantes du canton sont en outre invitées à organiser des temps de prière. « Les informations leur sont déjà arrivées », précise le Conseiller synodal en charge du dossier pour l’Eglise réformée (EERV) vaudoise Patrick Felberbaum. De plus, une adresse e-mail et un numéro de téléphone permettent d’obtenir toutes sortes d’informations pratiques, notamment sur les précautions à prendre ou d’éventuelles contre-indications.
Dans la perspective chrétienne, le jeûne dépasse l’abstention de nourriture. Cette démarche se trouve toujours en lien avec l’expression d’une spiritualité. Elle marque « l’humiliation et l’ouverture à Dieu, une mise à l’épreuve face à la tentation de puissance dans la perspective de libération des opprimés ». S’il s’agit aussi pour les Eglises d’interpeller une fois encore les autorités politiques cantonales, « ce n’est pas pour autant de l’objection de conscience, estime Rémy Berchier. Plutôt une invitation à vivre une situation de communion avec ceux qui sont dans l’attente ». Les Eglises rappellent encore une fois que leur attitude n’entre pas en contradiction, mais au contraire découle de leur partenariat avec l’Etat : « Ces liens nous donnent une responsabilité civile et ecclésiale face à une situation de crise », explique le président du Conseil synodal réformé Henri Chabloz. Et si, par malheur, des renvois sont effectivement prononcés, il ne s’agira pas pour les deux institutions de s’y opposer, mais « d’offrir un accompagnement aux gens concernés ». UTILE
Pour annoncer sa participation, un numéro de téléphone (079/464.68.17), de 9h à 21h. Ou une adresse électronique : jeune523@bluemail.ch. Chacun pour aussi s’annoncer au prêtre ou au pasteur de sa paroisse.
Pour les Eglises, il s’agit d’ouvrir une autre voie que celle des rapports de force, en définitive toujours préjudiciable aux plus faibles. « Au delà des décisions politiques et des méandres administratifs, nous voulons résolument placer l’être humain au coeur des préoccupations de tous », souligne leur déclaration commune. Souffrir avec autruiEn acceptant la privation alimentaire, les jeûneurs partageront ainsi un peu de la précarité quotidienne des personnes menacées de renvoi. « Le Jeûne touche le corps, donc l’existence même, il fragilise celui ou celle qui le vit », rappelle encore Rémy Berchier. Jeudi, à 19h30, simultanément dans les 4 Maisons des migrations ouvertes par les Eglises, ainsi que dans les locaux de la paroisse protestante de Gland, une célébration oecuménique marquera le début de cette action, qui s’achèvera par un grand rendez-vous dans la Cathédrale de Lausanne, dimanche sous le coup de 17 heures. Vendredi et samedi, les différentes paroisses catholiques et protestantes du canton sont en outre invitées à organiser des temps de prière. « Les informations leur sont déjà arrivées », précise le Conseiller synodal en charge du dossier pour l’Eglise réformée (EERV) vaudoise Patrick Felberbaum. De plus, une adresse e-mail et un numéro de téléphone permettent d’obtenir toutes sortes d’informations pratiques, notamment sur les précautions à prendre ou d’éventuelles contre-indications.
Dans la perspective chrétienne, le jeûne dépasse l’abstention de nourriture. Cette démarche se trouve toujours en lien avec l’expression d’une spiritualité. Elle marque « l’humiliation et l’ouverture à Dieu, une mise à l’épreuve face à la tentation de puissance dans la perspective de libération des opprimés ». S’il s’agit aussi pour les Eglises d’interpeller une fois encore les autorités politiques cantonales, « ce n’est pas pour autant de l’objection de conscience, estime Rémy Berchier. Plutôt une invitation à vivre une situation de communion avec ceux qui sont dans l’attente ». Les Eglises rappellent encore une fois que leur attitude n’entre pas en contradiction, mais au contraire découle de leur partenariat avec l’Etat : « Ces liens nous donnent une responsabilité civile et ecclésiale face à une situation de crise », explique le président du Conseil synodal réformé Henri Chabloz. Et si, par malheur, des renvois sont effectivement prononcés, il ne s’agira pas pour les deux institutions de s’y opposer, mais « d’offrir un accompagnement aux gens concernés ». UTILE
Pour annoncer sa participation, un numéro de téléphone (079/464.68.17), de 9h à 21h. Ou une adresse électronique : jeune523@bluemail.ch. Chacun pour aussi s’annoncer au prêtre ou au pasteur de sa paroisse.