Camarada : Davantage de place pour les migrantes

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Camarada : Davantage de place pour les migrantes

2 décembre 2004
A Genève, le centre Camarada s’agrandit pour mieux regrouper ses activités à l’intention des femmes migrantes
Victime de son succès, l’endroit fonctionne désormais avec une liste d’attente.Six mois de travaux intensifs auront été nécessaires pour renouveler l’espace de l’association Camarada, dans le quartier genevois de la Servette. Inaugurés en ce début décembre, les nouveaux locaux permettront d’accueillir dans de meilleures conditions les usagères toujours plus nombreuses du centre. Ces quatre dernières années, en effet, leur effectif a plus que doublé : 800 adultes étaient recensés lors du dernier exercice, il n’étaient que 350 en l’an 2000. « Pour la première fois, nous avons dû nous résoudre à mettre sur pied une liste d’attente. Mais nous conservons une marge de manoeuvre pour prendre en charge immédiatement les cas urgents », explique Janine Moser, coordinatrice.

Depuis quelque temps, Camarada devait louer une série de salles dans d’autres étages de l’immeuble et dans les environs du chemin de Villars. « Nous pourrons désormais regrouper nos activités sur un seul étage », se réjouit Janine Moser. Ces transformations ont également permis d’agrandir un espace pour les plus jeunes – ils sont une centaine à fréquenter régulièrement les lieux - de réaménager la cuisine ou encore la classe informatique et ses sanitaires. Nouveau : la création d’un atelier de sérigraphie et de reliure, qui permet de réaliser entièrement certains travaux sur mandats. « Nous nous sommes par exemple occupés de l’impression des cartes de visite du projet d’insertion sociale de Caritas baptisé ‘Bird’ », précise Janine Moser. Favoriser l'intégrationAssociation privée à but non lucratif, Camarada a été créée en 1982 par le Centre social protestant (CSP) de Genève dans le but d’accueillir et de former les femmes migrantes et leurs enfants en âge scolaire. Son objectif est de favoriser l’intégration à travers des processus d’apprentissage réciproque entre usagères et équipes d’accompagnement composées de Suissesses et d’étrangères.

« La plupart des usagères du Centre proviennent de pays en conflit. Elles cumulent les pertes tant sur le plan physique, que psychique, familial, culturel, social et économique. Le temps passé dans le pays d'accueil peut être utilisé à l'acquisition de connaissances nouvelles, redonnant à ces femmes une meilleure estime de soi, une revalorisation de leur savoir propre », rappelle Janine Moser. Reconnue d’utilité publique, Camarada est soutenue pour un tiers de son budget par des partenaires publics locaux (canton et Ville de Genève, quelques communes). Le reste provient de l’Office fédéral des réfugiés ou de dons privés issus de particuliers ou de fondations caritatives, et doit sans cesse être sollicité, ce qui crée comme ailleurs une certaine incertitude financière. Le centre, qui a obtenu la certification eduQua, est géré par un Conseil et animé par une cinquantaine de professionnelles, salariées et bénévoles.