L’art au service de l’Evangile

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L’art au service de l’Evangile

4 juin 2004
L’Eglise réformée vaudoise ouvrira cet automne son Espace culturel des Terreaux, en plein centre de Lausanne
Un programme ambitieux. C’est l’un des grand défis de l’Eglise réformée vaudoise (EERV) pour les années à venir. Dans les Terreaux, chapelle de l’ancienne Eglise libre vaudoise, en plein centre de Lausanne, l’EERV ouvrira cet automne un espace de spectacles et de débat. « Cette réaffectation d’un lieu de culte est une première dans notre canton. Il s’agira toujours d’un endroit qui rassemble et ressource, mais par un autre biais », explique le directeur du Théâtre du Jorat et théologien Jean Chollet, chef d’orchestre du projet. « L’Eglise s’est beaucoup écartée du monde des arts, alors qu’elle en fut le moteur durant des siècles. Faire revivre ce temple à travers des spectacles constitue une manière de diversifier la présence ecclésiale, de toucher les gens autrement ». Fil rouge : l’espéranceIssu de la volonté de l’EERV, qui lui consacre une enveloppe de 850'000 francs sur quatre ans, L’Espace culturel des Terreaux fonctionnera comme un théâtre privé. Et sa première saison affiche de belles ambitions. « Avec 350 places disponibles, nous visons 9'000 spectateurs », souligne Jean Chollet. Ouverture des feux avec les célèbres « Mummenchanz » début septembre, puis 111 spectacles - dont quatre créations – explorant des contrées artistiques variées (danse, théâtre, chant gospel, sketches). Cette diversité n’empêche pas l’existence d’une ligne, d’un fil rouge. Les Terreaux accueilleront plutôt du théâtre contemporain, et en tout cas des œuvres « engagées, qui posent des questions de société, parlent d’éthique et de spiritualité, manifestent une espérance », à l’instar des deux pièces en provenance du Festival d’Avignon, les magnifiques « Paroles d’esclaves » (en décembre 2004) et une adaptation du « Prophète » (en juin 2005) de Khalil Gibran. Autre exemple, « Oscar et la dame rose » (en mars 2005). Présentée en mars avec la collaboration de Caritas et du service d’oncologie du CHUV, l’œuvre d’Eric-Emmanuel Schmitt sera l’occasion de toute une réflexion autour de la mort, avec notamment la reprise de l’exposition « Lorsque je serai mis en terre », déjà montée à Neuchâtel. D’autres accrochages, sous la responsabilité du pasteur Serge Molla, sont d’ores et déjà prévus, tout comme une série de débats concoctés par Shafique Keshavjee.

Lors de sa recherche de partenaires, le patron de la Grange sublime dit avoir été frappé par l’intérêt suscité par les thèmes proposés, contrebalancé par une méfiance envers l’institution ecclésiale. « Notre but est donc que les Terreaux donnent un autre visage de l’Eglise, qu’ils n’accueillent pas seulement les habitués de nos paroisses, et servent d’interface avec la population ». L’Espace culturel conservera donc bien sa dimension cultuelle, y compris de manière très directe avec, chaque premier dimanche du mois, l’organisation de cultes à l’intention des jeunes au terme des représentations. Rendez-vous au printemps prochain pour un premier bilan.