Militantes pour la paix palestiniennes et israéliennes: Un douloureux dialogue
19 mars 2004
Impossible d’être des amies, refus clair d’être des ennemies : telles pourraient se résumer les relations parfois douloureuses entre les militantes pour la paix palestiniennes et israéliennes qui dialoguent ensemble au sein du Jerusalem Link
Dans son livre « le cri des oliviers », la Palestinienne Sumaya Farhat-Naser décrit le vertigineux décalage entre des femmes qui ne jouissent pas des mêmes droits.Dans son livre récemment traduit en français, Sumaya Farhat-Naser montre avec une sensibilité exacerbée comme il est difficile d’être des amies qui partagent la même table et dorment sous le même toit quand les unes sont colonisées, empêchées quotidiennement de se déplacer, humiliées et spoliées de leurs maisons et de leurs terres, privées de perspectives d’avenir, et que les autres appartiennent au pays colonisateur et sont considérées comme des occupantes, même si elles le sont contre leur gré. Elle souligne l’immense décalage qu’il y a entre les approches fort différentes du travail pour la paix des unes et des autres.
Dans son livre, Sumaya Farhat-Naser dialogue par lettres notamment avec l’Israélienne Gila Sviesky. Cette dernière a le sentiment que « les Israéliennes recherchent le dialogue avec les Palestiniennes pour pouvoir mieux dormir la nuit. Les Palestiniennes, elles, viennent dans nos groupes de dialogue pour empêcher les Israéliennes de s’endormir tranquilles ».
Enseignante en botanique à l’Université palestinienne de Bir Zeit et militante pour la paix, Sumaya Farhat-Naser explique qu’il est difficile de faire la différence entre l’occupation et les gens appartenant au peuple des occupants, lorsque la vie quotidienne est marquée par l’oppression. « Souvent la colère est forte, le glissement vers la haine imperceptible », reconnaît-elle.
En septembre 2000, lors de la deuxième Intifada, les liens des pacifistes de deux bords sont rompus, puis ils reprennent cahin-caha, de préférence à l’étranger, en Allemagne ou en Amérique, où il est plus facile de se parler, de s’apprivoiser, de surmonter les méfiances loin du regard désapprobateur des deux communautés.
Loyale à son peuple, blessée dans sa chair, empêchée de vivre normalement comme ses amies israéliennes, Sumaya Farhat-Naser ne veut pas se compromettre en donnant l’impression de « pactiser » avec l’occupant qui rend la vie si infernale aux habitants de la bande Gaza, de la Cisjpordanie et des Palestiniens de Jérusalem ; ces occupants dont elle voit, atterrée, les colonies illégales progresser sur les collines en face de chez elle, et qui ont systématiquement abattu des dizaines de milliers d’oliviers, symbole du cœur même de la Palestine et gagne-pain de nombreux paysans privés de terre. Elle cherche une paix juste, après seulement, elle pourra enfin serrer ses amies israéliennes dans ses bras. Sumaya Farhat-Naser, Le cri des oliviers, une Palestinienne en lutte pour la paix, éd. Labo et Fides, 2004.
Dans son livre, Sumaya Farhat-Naser dialogue par lettres notamment avec l’Israélienne Gila Sviesky. Cette dernière a le sentiment que « les Israéliennes recherchent le dialogue avec les Palestiniennes pour pouvoir mieux dormir la nuit. Les Palestiniennes, elles, viennent dans nos groupes de dialogue pour empêcher les Israéliennes de s’endormir tranquilles ».
Enseignante en botanique à l’Université palestinienne de Bir Zeit et militante pour la paix, Sumaya Farhat-Naser explique qu’il est difficile de faire la différence entre l’occupation et les gens appartenant au peuple des occupants, lorsque la vie quotidienne est marquée par l’oppression. « Souvent la colère est forte, le glissement vers la haine imperceptible », reconnaît-elle.
En septembre 2000, lors de la deuxième Intifada, les liens des pacifistes de deux bords sont rompus, puis ils reprennent cahin-caha, de préférence à l’étranger, en Allemagne ou en Amérique, où il est plus facile de se parler, de s’apprivoiser, de surmonter les méfiances loin du regard désapprobateur des deux communautés.
Loyale à son peuple, blessée dans sa chair, empêchée de vivre normalement comme ses amies israéliennes, Sumaya Farhat-Naser ne veut pas se compromettre en donnant l’impression de « pactiser » avec l’occupant qui rend la vie si infernale aux habitants de la bande Gaza, de la Cisjpordanie et des Palestiniens de Jérusalem ; ces occupants dont elle voit, atterrée, les colonies illégales progresser sur les collines en face de chez elle, et qui ont systématiquement abattu des dizaines de milliers d’oliviers, symbole du cœur même de la Palestine et gagne-pain de nombreux paysans privés de terre. Elle cherche une paix juste, après seulement, elle pourra enfin serrer ses amies israéliennes dans ses bras. Sumaya Farhat-Naser, Le cri des oliviers, une Palestinienne en lutte pour la paix, éd. Labo et Fides, 2004.